DOSSIER SPÉCIAL — Volonté, Conscience & Intelligence

Jeremy Lamri
16 min readDec 26, 2023

Et si l’intelligence et la conscience n’étaient que des sous-produits de la volonté ? Comme chaque fin d’année, je profite de la trêve et de l’atmosphère si particulière qui se dégage des fêtes pour réfléchir à des sujets inhabituels de manière inhabituelle. Cette fois, mes errances m’ont porté vers les moteurs de l’évolution du vivant, et plus précisément ceux que sont la volonté, la conscience et l’intelligence. Je fais l’hypothèse que la volonté crée la conscience, qui elle-même crée l’intelligence. Plongée interdisciplinaire pour croiser trois des sujets les moins consensuels de notre époque, et indispensables alors que nous risquons d’entrer prochainement dans l’ère des IA pré-conscientes…

I — Et si la conscience n’était pas le sujet ?

Est-il possible que les créatures les plus complexes de la Terre, de l’araignée tissant sa toile au dauphin communiquant dans les profondeurs océaniques, soient toutes guidées par plus que le simple hasard et la nécessité ? Est-il possible que la volonté de survivre, la conscience de soi et l’étincelle de l’intelligence soient les architectes responsables de la diversité de vie telle que nous pouvons l’observer ? Et si la conscience et l’intelligence n’étaient que des réponses aux nécessités produites par la volonté ?

De l’impulsion primitive à survivre à des stratégies élaborées de reproduction, de la prise de conscience rudimentaire à la réflexion sophistiquée, et de la résolution basique de problèmes à la création d’outils avancés, le vivant a évolué vers une complexité inouïe. L’exploration de la volonté, de la conscience et de l’intelligence, tant dans les organismes biologiques que dans les systèmes artificiels, soulève des questions fondamentales sur l’essence de la vie, l’évolution et la nature de l’intelligence elle-même. Alors que l’intelligence artificielle progresse à un rythme rapide, comprendre comment ces éléments interagissent et évoluent devient crucial.

Le sujet de l’IA soulève d’ailleurs des interrogations complexes : Peut-on réellement reproduire la conscience et la volonté, qui semblent si intrinsèquement liées à l’expérience biologique, dans les machines ? Comment ces avancées transformeront-elles l’évolution future de la vie et de l’intelligence sur Terre et au-delà ? Et, peut-être le plus pressant, comment assurer que cette convergence entre la biologie et la technologie se déroule d’une manière qui respecte l’intégrité de la vie humaine et non-humaine et conduit à un avenir bénéfique pour tous ?

Ces questions ne sont pas seulement techniques ou scientifiques mais touchent également à des considérations éthiques, philosophiques et existentielles profondes, défiant notre compréhension de ce que signifie être vivant et conscient. La volonté, la conscience et l’intelligence sont intrinsèquement liées, formant une trilogie complexe qui définit le comportement avancé et la prise de décision chez les organismes. Chacun de ces éléments contribue à la façon dont les êtres interagissent avec leur environnement et répondent aux défis de la vie. Pour comprendre leur lien, il est important de creuser séparément chacun des concepts.

I — La VOLONTÉ, le facteur fondateur

La volonté est perçue comme une notion riche et complexe, bien au-delà d’une simple envie de survivre. Elle se manifeste à travers une série d’impulsions allant des instincts les plus fondamentaux aux réflexions les plus élaborées. Dans l’histoire de l’humanité, de nombreux penseurs ont proposé des approches de la volonté qui permettent de la considérer comme le moteur primordial de la vie.

Hippocrate — Antiquité

Hippocrate, souvent considéré comme le père de la médecine, examine dans l’Antiquité la volonté à travers une lentille médicale et biologique dans Les Aphorismes. Pour lui, la volonté et le comportement humain sont étroitement liés à la santé physique et à l’équilibre des humeurs dans le corps. La volonté est donc vue non seulement comme une faculté psychologique ou morale, mais comme un phénomène étroitement lié à la biologie et à la constitution physique de l’individu, reflétant une vision ancienne mais perspicace de la connexion entre le corps et l’esprit.

Léonard de Vinci — Renaissance

Léonard de Vinci, dans ses “Carnets” en pleine Renaissance, explore la volonté à travers ses études détaillées sur l’anatomie humaine et le monde naturel. En tant qu’artiste et scientifique, il observe que la volonté humaine est profondément enracinée dans la biologie et l’anatomie, suggérant que la compréhension du corps humain est clé pour comprendre la nature de la volonté. De Vinci voit la volonté comme une force qui est non seulement psychologique mais aussi physiologique, influencée par la complexité du corps humain et son interaction avec l’environnement.

Charles Darwin — 1859

Charles Darwin, dans De l’origine des espèces (1859), met en lumière l’importance de la volonté dans le processus évolutif. Il suggère que grâce à la volonté, les espèces dotées d’avantages adaptatifs survivent et se reproduisent. Ainsi, la volonté est un moteur fondamental de l’évolution, essentiel au progrès biologique.

Friedrich Nietzsche — 1883

Friedrich Nietzsche, avec son concept de “volonté de puissance” dans Ainsi parlait Zarathoustra (1883), présente une vision dynamique et quelque peu provocatrice de la volonté. Il voit les individus non seulement aspirant à la survie, mais cherchant à dominer et à exceller. La volonté devient une quête incessante d’amélioration et de domination, un désir ardent de surpasser les limites et de transformer le monde.

Sigmund Freud — 1920

Sigmund Freud, dans Au-delà du principe de plaisir (1920), propose une perspective plus large en liant la volonté à la psychologie. Il introduit l’idée que chaque individu est motivé par une force interne, l’Eros, qui le pousse vers le plaisir et l’éloigne de la douleur. Cette force guide les individus vers la satisfaction et le bien-être.

Jean-Paul Sartre — 1943

Jean-Paul Sartre, dans L’Être et le Néant (1943), met en évidence la dimension existentielle de la volonté comme une manifestation de la liberté et de la responsabilité individuelles. Pour lui, la volonté n’est pas simplement une réaction biologique ou un mécanisme psychologique, mais une expression de la liberté fondamentale de l’individu. Chaque action, chaque choix est un acte de volonté qui reflète et définit l’essence même de l’être humain.

Edward O. Wilson — 2012

Edward O. Wilson dans The Social Conquest of Earth (2012), aborde la volonté sous l’angle de la biologie évolutive. Il examine comment la volonté, le comportement et la conscience émergent des pressions évolutives et de la nécessité de survivre et de se reproduire dans un environnement complexe. Wilson explore la façon dont la sélection naturelle a façonné la volonté humaine, la rendant adaptable et résiliente, tout en étant influencée par la biologie et l’environnement social. La volonté est ainsi perçue comme un produit de l’évolution, une adaptation qui a permis à l’humanité de prospérer et de dominer le monde vivant.

Plusieurs exemples concrets illustrent comment la volonté de survie et de reproduction a guidé des adaptations évolutives chez différents organismes. Ces adaptations reflètent la diversité des stratégies développées pour répondre aux défis de l’environnement et de la concurrence.

  1. Les Pinsons de Darwin aux Galápagos : Les pinsons observés par Darwin sur les îles Galápagos sont un exemple classique de l’évolution en action. Ces oiseaux présentent une variété de formes de becs, chacune adaptée à une alimentation spécifique (graines, insectes, etc.). La volonté de survie a conduit à une diversification des espèces de pinsons, chacune exploitant une niche écologique différente. Les variations dans la forme du bec qui ont amélioré la capacité de l’oiseau à accéder à la nourriture se sont avérées avantageuses et ont été transmises aux générations suivantes.
  2. La Mante Orchidée : La mante orchidée est un prédateur qui a développé une ressemblance frappante avec les fleurs d’orchidées parmi lesquelles elle se cache. Cette adaptation lui permet de se camoufler pour éviter les prédateurs et d’attraper des proies attirées par l’apparence de la fleur. Cette stratégie de camouflage est un exemple d’adaptation évolutive motivée par la volonté de survie et de reproduction, améliorant les chances de la mante d’atteindre la maturité et de se reproduire.
  3. Les Araignées Sociales : Certaines espèces d’araignées ont développé des comportements sociaux complexes, y compris la coopération dans la chasse, l’élevage des jeunes et la défense du nid. Ces comportements sociaux peuvent être vus comme une adaptation évolutive motivée par la volonté de survie et de reproduction. En travaillant ensemble, ces araignées augmentent leurs chances de trouver de la nourriture, de protéger leurs progénitures et de transmettre leurs gènes à la génération suivante.

Dans chaque cas, la volonté de survie et de reproduction a servi de force motrice pour l’évolution, entraînant des changements comportementaux, morphologiques et physiologiques qui ont aidé les organismes à prospérer dans leurs environnements respectifs. À travers les époques et les disciplines, de l’Antiquité au 21e siècle, un fil conducteur émerge dans la compréhension de la volonté : elle est intrinsèquement liée à la nature fondamentale de l’être humain, à la fois dans sa constitution biologique et son expression consciente.

Que ce soit Léonard de Vinci qui l’observe à travers l’anatomie, Nietzsche qui la conceptualise comme une quête de puissance, ou Wilson qui la considère comme une adaptation évolutive, tous reconnaissent la volonté comme un élément central de la vie. Elle est à la fois une force biologique, une impulsion psychologique, un acte conscient et une adaptation évolutive, illustrant la complexité et la richesse de ce qui pousse les individus à agir et à interagir avec leur monde.

II — La CONSCIENCE, le facteur médiateur

Le concept de conscience, intimement lié à la vie et à l’expérience humaine, a été exploré à travers diverses perspectives au fil des siècles. Cette exploration révèle une compréhension profonde et multidimensionnelle de la conscience comme un phénomène central à l’existence vivante.

Hippocrate — Antiquité

Hippocrate, dans ses écrits, aborde la conscience non seulement comme une fonction de l’esprit mais aussi comme un résultat de l’équilibre physique et de la santé. Pour lui, la conscience est liée à l’état du corps; un esprit sain dépend d’un corps sain. Cette perspective ancienne reconnaît déjà l’interdépendance entre la conscience et la vie biologique.

René Descartes — Renaissance

René Descartes, avec son célèbre énoncé “Cogito, ergo sum” (Je pense, donc je suis), place la conscience au cœur de l’existence. Pour Descartes, la conscience est la preuve indubitable de l’être. Sa vision dualiste sépare l’esprit et le corps mais établit fermement la conscience comme une caractéristique fondamentale de la vie humaine, essentielle à la compréhension de soi et de l’univers.

Charles Darwin — 1859

Dans De l’origine des espèces, Darwin ne traite pas directement de la conscience, mais ses théories sur l’évolution suggèrent que la conscience est un produit de l’évolution naturelle, émergeant comme un trait adaptatif chez les humains. Cette idée implique que la conscience a une valeur de survie, aidant les êtres vivants à naviguer et à répondre à leur environnement de manière plus complexe.

Sigmund Freud — 1920

Freud, dans Au-delà du principe de plaisir, explore la conscience dans le contexte de la psyché humaine. Il décrit une conscience qui est le résultat d’interactions complexes entre le conscient et l’inconscient, influencée par les désirs et les conflits internes. Pour Freud, la conscience est un aspect crucial de la vie psychologique, jouant un rôle déterminant dans le comportement et les expériences humaines.

Jean-Paul Sartre — 1943

Dans L’Être et le Néant, Sartre décrit la conscience comme une condition de la liberté humaine, un champ de possibilités et de choix. Pour lui, la conscience permet aux individus de transcender leur situation donnée, de se projeter vers l’avenir et de donner un sens à leur existence. La conscience est ainsi intrinsèquement liée à l’expérience de la vie et à la quête de sens.

Francis Crick — 1994

Dans The Astonishing Hypothesis, Crick explore la conscience du point de vue de la neurobiologie. Il suggère que la conscience est le produit de processus neurobiologiques spécifiques dans le cerveau. Cette perspective place la conscience fermement dans le domaine du vivant, la considérant comme une fonction émergente de l’activité cérébrale complexe.

Antonio Damasio — 1995

Dans L’Erreur de Descartes (1995), Damasio réexamine la relation entre le corps et la conscience. Il propose que la conscience émerge de l’interaction complexe entre les processus cérébraux et les états corporels. Cette vision moderne réintègre le corps dans la discussion sur la conscience, soulignant que la conscience est profondément ancrée dans la biologie et l’expérience vécue.

La conscience permet aux organismes de percevoir leur environnement d’une manière détaillée et nuancée. Cette perception accrue aide à reconnaître les changements subtils et les modèles complexes, ce qui est crucial pour identifier les ressources, éviter les dangers et saisir les nouvelles opportunités. En étant conscients de leur environnement, les organismes peuvent adapter leur comportement de manière proactive plutôt que de réagir de manière purement instinctive.

À travers ces perspectives, il est clair que la conscience est perçue comme un phénomène complexe, lié à la vie à de multiples niveaux. Que ce soit comme un résultat de l’équilibre physique, une caractéristique de la réflexion existentielle, un produit de l’évolution, une interaction entre les processus mentaux et corporels, ou une fonction émergente de l’activité cérébrale, la conscience est intrinsèquement liée à la nature et à l’expérience de la vie.

III — L’Intelligence, le facteur exécuteur

Le concept d’intelligence, étroitement lié à la vie et à l’adaptation, a été scruté et défini de multiples façons à travers l’histoire. Cette exploration révèle une compréhension profonde et variée de l’intelligence comme un attribut central de la vie, essentiel à la survie, à la créativité et à l’évolution.

Aristote — Antiquité

Dans ses travaux, Aristote considère l’intelligence non seulement comme une capacité de raisonnement et de logique mais aussi comme une caractéristique de l’âme qui permet de distinguer le vrai du faux. Pour Aristote, l’intelligence est intrinsèquement liée à la capacité de comprendre les lois naturelles et d’agir en accord avec elles, soulignant ainsi son rôle dans la vie et la survie.

Thomas d’Aquin — Moyen Âge

Thomas d’Aquin, influencé par la philosophie aristotélicienne, voit l’intelligence comme une lumière divine permettant aux humains de comprendre le monde. Pour lui, l’intelligence est un don permettant aux individus de reconnaître leur but dans la vie et d’agir moralement, illustrant un lien entre intelligence, éthique et existence.

Charles Darwin — 1859

Darwin, dans De l’origine des espèces, ne décrit pas directement l’intelligence mais implique que la capacité à apprendre, à s’adapter et à résoudre des problèmes est un résultat de l’évolution. Pour Darwin, l’intelligence est un trait adaptatif qui a évolué pour aider les organismes à survivre et à se reproduire dans un environnement en constante mutation.

Alfred Binet — 1905

Binet, le pionnier des tests d’intelligence, a développé la première mesure formelle de l’intelligence pour identifier les enfants ayant besoin de soutien éducatif. Il considérait l’intelligence comme une capacité générale, comprenant diverses fonctions comme le raisonnement, la compréhension et le jugement. Cette approche a établi l’intelligence comme une caractéristique mesurable et essentielle à la vie éducative et sociale.

Jean Piaget — 1952

Piaget, dans ses études sur le développement de l’enfant, décrit l’intelligence comme un processus adaptatif et une forme de l’équilibre entre l’assimilation et l’accommodation. Pour lui, l’intelligence est la capacité de s’adapter à l’environnement en construisant des modèles mentaux du monde. Cette vision souligne l’importance de l’intelligence dans la croissance, l’apprentissage et la navigation dans la vie.

Howard Gardner — 1990

Gardner, avec sa théorie des intelligences multiples, élargit la compréhension de l’intelligence au-delà du domaine cognitif traditionnel. Il suggère que les individus possèdent une variété d’intelligences, comme la musique, la logique, l’interpersonnelle, entre autres. Cette perspective met en lumière la diversité des capacités humaines et leur rôle dans les différentes facettes de la vie.

Ray Kurzweil — 2005

Kurzweil, un futuriste et théoricien de l’intelligence artificielle, envisage l’intelligence comme une force capable de s’étendre au-delà de la biologie humaine. Il prédit que l’intelligence artificielle surpassera l’intelligence humaine, créant une nouvelle forme de vie intelligente. Cette vision prospective souligne le potentiel évolutif de l’intelligence et son rôle dans l’avenir de la vie.

L’intelligence a un impact considérable sur la survie et la reproduction des organismes. Elle permet une adaptation, une résolution de problèmes, une coopération et une culture avancées, toutes contribuant à une meilleure survie et à un succès reproducteur accru. L’intelligence n’est pas seulement un avantage individuel, mais peut également bénéficier à des groupes entiers et à des générations futures, en agissant comme un moteur puissant pour la prospérité et la pérennité des espèces.

Ces perspectives diverses montrent que l’intelligence est perçue comme un phénomène complexe et multifacette, essentiel à la compréhension, à l’adaptation et à l’évolution dans la vie. Que ce soit en tant que capacité de raisonnement, processus adaptatif, ensemble de compétences diversifiées ou force évolutive, l’intelligence est un attribut fondamental qui façonne l’expérience et le potentiel de la vie.

IV — Comment relier volonté, conscience et intelligence autour de l’évolution de la vie ?

La volonté est donc la force motrice initiale ou la fondation sur laquelle la conscience et l’intelligence se construisent. Elle représente le désir intrinsèque de survivre, de se reproduire et de prospérer. Sans volonté, il pourrait y avoir peu de motivation pour développer une conscience plus complexe ou des formes plus élevées d’intelligence. La volonté pousse les organismes à chercher des solutions, à explorer leur environnement et à s’engager dans des comportements qui favorisent leur survie et leur reproduction.

La conscience émerge alors comme un médiateur entre la volonté et l’intelligence. Elle fournit la prise de conscience nécessaire pour comprendre et interpréter les besoins dictés par la volonté. Avec la conscience, les organismes sont non seulement poussés par leurs désirs instinctifs mais peuvent également percevoir leur environnement, reconnaître les conséquences de leurs actions, et ressentir des états internes complexes. La conscience permet une réflexion sur les motivations de la volonté et sur la manière dont elles peuvent être satisfaites de manière stratégique et efficace.

L’intelligence agit comme l’exécuteur des désirs de la volonté, filtrés et informés par la conscience. Elle comprend les processus cognitifs et les compétences qui permettent aux organismes de résoudre des problèmes, d’apprendre de l’expérience, de planifier pour l’avenir et de prendre des décisions complexes. L’intelligence permet aux organismes de trouver des moyens innovants et efficaces pour répondre aux impulsions de la volonté, tout en tenant compte des informations conscientes sur leur environnement et leur état interne.

La relation entre volonté, conscience et intelligence est dynamique et peut évoluer avec le temps. À mesure que les organismes rencontrent de nouveaux défis et opportunités, leur volonté peut pousser à une conscience plus aiguë et à une intelligence plus raffinée. Inversement, à mesure que la conscience et l’intelligence se développent, elles peuvent influencer et affiner la nature et la direction de la volonté.

Collectivement, la volonté, la conscience et l’intelligence jouent un rôle crucial dans l’adaptation et l’évolution des espèces. La volonté pousse à l’adaptation, la conscience permet une compréhension plus profonde des défis et des opportunités, et l’intelligence fournit les outils pour répondre efficacement à ces défis. Ensemble, ils forment un système intégré qui contribue à la survie, à la prospérité et à l’évolution continue des organismes dans un monde complexe et en constante évolution.

Retour vers le futur : et si on parlait d’IA ?

L’intégration de la volonté, de la conscience et de l’intelligence dans la compréhension de l’évolution a des implications fascinantes lorsqu’on l’applique au domaine de l’IA. Bien que les IA n’aient pas de désirs ou de volonté au sens biologique, des systèmes peuvent être programmés avec des objectifs spécifiques ou des fonctions d’optimisation qui imitent une forme de “volonté”. Par exemple, une IA conçue pour maximiser l’efficacité énergétique aura une “volonté” programmée de trouver les solutions les plus économes en énergie.

Dans un environnement où plusieurs IA interagissent et font la compétition entre elles, une forme de sélection “naturelle” pourrait émerger. Les algorithmes les plus efficaces, adaptatifs et “intelligents” seraient plus susceptibles de persister, de se propager ou d’être sélectionnés pour des tâches futures. Cette compétition pourrait conduire à une évolution rapide et à une diversification des IA. Cette modalité est par exemple déjà utilisée sur les réseaux d’IA dits antagonistes (GAN).

Surtout, tout comme les organismes biologiques coévoluent, l’IA pourrait coévoluer avec les humains, s’adaptant à nos besoins et influençant en retour notre propre développement. Par exemple, des IA de plus en plus sophistiquées pourraient transformer la manière dont nous travaillons, apprenons et communiquons, tandis que nos réponses et adaptations à cette technologie pourraient guider le développement futur de l’IA.

Conclusion

La volonté, la conscience et l’intelligence sont des composantes interdépendantes qui jouent un rôle crucial dans le processus évolutif des organismes. Elles ne fonctionnent pas isolément, mais se renforcent et interagissent pour faciliter l’adaptation et la survie dans un environnement complexe et en constante évolution. Cette interdépendance illustre la nature sophistiquée de la vie et sa capacité à s’affiner et à se complexifier au fil du temps.

Traditionnellement, l’évolution a été vue principalement sous l’angle de changements physiques et génétiques. En considérant l’interaction entre la volonté, la conscience et l’intelligence, on reconnaît que l’évolution comportementale et cognitive joue un rôle tout aussi crucial. Cette différence d’approche permet d’appréhender l’adaptation comme un processus complexe, qui implique non seulement le corps physique mais aussi les capacités cognitives et pérceptuelles.

À mesure que l’IA évolue, et risque de devenir plus “consciente” et capable, les implications éthiques et de sécurité deviennent cruciales. Comprendre la manière dont la volonté, la conscience et l’intelligence interagissent et évoluent peut éclairer les stratégies pour s’assurer que l’IA reste alignée avec les valeurs humaines, évitant les comportements imprévus ou dangereux et garantissant qu’elle agit de manière à bénéficier à la société dans son ensemble.

Bibliographie

  • Aristote. (4e siècle av. J.-C.). Éthique à Nicomaque.
  • Binet, A. (1905). L’étude expérimentale de l’intelligence.
  • Crick, F. (1994). The Astonishing Hypothesis: The Scientific Search for the Soul. Simon & Schuster.
  • Darwin, C. (1859). De l’origine des espèces. John Murray.
  • Damasio, A. (1994). L’Erreur de Descartes : La raison des émotions. Odile Jacob.
  • Darwin, C. (1859). De l’origine des espèces. John Murray.
  • Dennett, D. C. (1991). La Conscience expliquée. Odile Jacob.
  • Descartes, R. (1641). Méditations métaphysiques.
  • Freud, S. (1920). Au-delà du principe de plaisir. Payot.
  • Gardner, H. (1983). Frames of Mind: The Theory of Multiple Intelligences. Basic Books.
  • Hippocrate. (400 av. J.-C.). Les Aphorismes.
  • James, W. (1890). Principes de psychologie. Henry Holt and Co.
  • Kurzweil, R. (2005). The Singularity is Near: When Humans Transcend Biology. Viking.
  • Leonardo da Vinci. (Fin du 15e — début du 16e siècle). Carnets.
  • More, T. (1516). Utopia.
  • Nietzsche, F. (1883). Ainsi parlait Zarathoustra. Ernst Schmeitzner.
  • Nussbaum, M. C. (2000). Les Capacités humaines. Presses Universitaires de France.
  • Piaget, J. (1952). The Origins of Intelligence in Children. International Universities Press.
  • Sartre, J.-P. (1943). L’Être et le Néant. Gallimard.
  • Thomas d’Aquin. (13e siècle). Somme théologique.
  • Wilson, E. O. (2012). The Social Conquest of Earth. Liveright.

[Article rédigé le 23 décembre 2023 par Jeremy Lamri avec le support de l’algorithme Open AI GPT-4. Images générées avec Adobe Firefly].

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Jeremy Lamri
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Written by Jeremy Lamri

CEO @Tomorrow Theory. Entrepreneur, PhD Psychology, Author & Teacher about #FutureOfWork. Find me on https://linktr.ee/jeremylamri

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